Rencontrer l’Europe – Istanbul

expositions / projections / publication

Novembre 2009

Dans le cadre de st-art’09, 14ème Foire européenne d’art contemporain de Strasbourg

Rencontrer l’Europe – Istanbul

– « TAMAM », exposition d’artistes contemporains
– « Regards Projetés », 35 ans d’art vidéo turc
– « Le voyageur et le diplomate. Regards sur la Turquie au tournant du 20ème siècle », photographies de la collection du Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur Saône
Exposition et résidence de l’artiste Fikret Atay à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg


4 évènements – plus de 30 artistes – près de 150 œuvres

Aucune cité mieux qu’Istanbul, ne pouvait refléter les transitions, transformations, bouleversements urbains et socio-économiques que subissent les métropoles aujourd’hui. Istanbul, la Ville par excellence, préfigure ainsi un nouveau projet d’Apollonia : e.cités, consacré à la diversité culturelle européenne et plus particulièrement à la pluralité des expressions artistiques contemporaines.

« Rencontrer l’Europe – Istanbul », c’est avant tout un positionnement clair, celui de notre intérêt pour les situations limitrophes, non seulement géographiques, mais surtout culturelles et artistiques. Par le biais de nos expositions, nous contribuons, à notre échelle, aux interrogations identitaires que peuvent rencontrer les sociétés à forte mixité culturelle. Nous nous penchons également sur ces subtils conflits qui opposent les cultures dominantes aux cultures et expressions minoritaires.

« Rencontrer l’Europe – Istanbul » se propose de présenter à un large public européen quelques aspects de la création artistique turque. Inutile de préciser qu’il s’agit bien de certaines pistes, qui nous paraissent certes significatives et représentatives, mais en aucun cas exhaustives. D’une Constantinople byzantine à une Istanbul turque, la ville s’est construite à partir d’innombrables éléments issus de civilisations diverses, tout en étant elle-même la source d’inspiration de nombreuses cultures.

« Rencontrer l’Europe – Istanbul » se base sur la dualité éternelle du passé et du présent, sur la continuité, mais aussi sur les ruptures culturelles à travers le temps. Avec la présente édition, qui regroupe l’ensemble des manifestations organisées dans le cadre de cet événement, nous avons essayé, en nous appuyant sur des textes critiques et monographiques, de mettre au jour certaines clefs dans le but de mieux appréhender les différents aspects de la création contemporaine. À travers des interviews d’artistes, critiques d’art et galeristes, nous avons souhaité interroger et surtout susciter la réaction sur des questions fondamentales de la société turque, qui sont encore parfois source de malentendus avec nos sociétés occidentales. Nous avons justement voulu pointer quelques clichés et stéréotypes qui sont habituellement associés à la Turquie, à ses artistes et à sa création actuelle, comme la question de la femme ou de la religion, ou encore les éternelles interrogations sur l’orientalisme et l’exotisme. Le débat est lancé mais ce n’est qu’un début, tant nous sommes loin, me semble-t-il, d’une compréhension réciproque, loin d’arriver à ce que nous souhaitons tous, c’est-à-dire respecter, admettre et vivre avec nos différences culturelles. Au-delà des agitations politiciennes sur l’identité nationale, il serait absurde d’imaginer nos futures sociétés en dehors d’un système de mixité et composite des pluralités culturelles y compris ethniques et religieuses.

Strasbourg, ville également limitrophe, peut être la plateforme idéale pour poursuivre ces débats et ces actions. Le projet « e.cités » c’est avant tout une rencontre avec soi-même, c’est se poser la question de l’Autre, cet autre qui est différent mais pas pour autant dans un rapport conflictuel ou destructeur. Il s’agit de passer à une société de la culture des différences.

Dimitri Konstantinidis,
directeur d’apollonia, échanges artistiques européens
novembre 2009