Raum Berlin

Exposition

06 février – 05 mars 2004

Espace apollonia

Cécile YERRO-STRAUMANN « Raum IIb/Berlin », 2003

ARTISTE: Cécile Yerro-Straumann


Âgée de trente-trois ans, Cécile Yerro-Straumann est de nationalité suisse, mais vit et travaille à Strasbourg. En 2003, elle a obtenu une bourse auprès du canton Neuchâtel pour réaliser une résidence de six mois à Berlin. Cécile Y. Straumann n’avait jamais été à Berlin auparavant, mais le dynamisme de la ville et le contexte actuel lui paraissaient particulièrement intéressants. L’artiste a été attirée par Berlin pour une autre raison encore : son passé douloureux, notamment la séparation de l’Allemagne en deux entités. Le « Mur » est une représentation qui touche personnellement Cécile Y. Straumann puisqu’elle est originaire de Séoul. .

Parmi les diverses manières d’aborder Berlin, Cécile Y. Straumann en a choisi une qui, d’après elle, se dégage naturellement du décor environnant tout en soulignant l’une des identités fortes de l’Allemagne d’aujourd’hui. Il s’agit de la notion de  « re/construction ». À chaque coin de rue, au bout de chaque passage, un chantier, un bâtiment en rénovation, des travaux, des échafaudages, des bâches… Ces structures offrent une esthétique singulière : elles se présentent véritablement comme des installations. L’artiste met en avant le fait que dans ce contexte, la « reconstruction » est véritablement synonyme de  « réunification ».

Les pierres, les bâtiments, les rues laissent percevoir le frétillement sous-jacent d’une activité humaine, de ses modes de vie… Ces photographies sont comme des regards multiples sur les nombreux  lieux en chantier, en construction, des pans entiers en rénovation.  Comme le développe le philosophe Georges Didi-Huberman,  » le pan délimite moins un objet qu’il ne produit une potentialité : quelque chose se passe, passe, extravague dans l’espace de la représentation, et résiste à « s’inclure » dans le tableau, parce qu’il y fait détonation, où intrusion « .

Il y a aussi des déplacements, comme ces images déclinées dans le temps de la résidence, hiver, printemps, été, de la rue Bernauerstrasse » appelée couramment   » No Man’s Land « 
Cette exposition est une autre lecture urbaine, un parcours dans cette ville qui s’unifie, une traversée d’Est en Ouest et vice versa,  des liens et des lignes. À tout cela, il faut ajouter que la présentation de l’exposition prend pleinement part au projet de Cécile Y. Straumann : l’itinérance des œuvres prolonge ainsi l’idée de lien, cette fois-ci, entre la France, la Suisse et l’Allemagne.

Avec le soutien de :
DRAC Alsace
Commission européenne