Triste Arctique

Résidence / interventions pédagogiques / exposition / publication

29 octobre – 14 décembre 2007

Espace apollonia, Strasbourg

Dan le cadre de la série : Un Critique, Un Artiste, Une Oeuvre

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Critique d’art : Helen Hirsch

Artiste : Geir Tore Holm


RESIDENCE: TRISTE ARCTIQUE

Apollonia a confié le projet Triste Arctique à Helen Hirsch, critique d’art, qui a proposé de présenter le monde culturel et artistique des Samis, population installée à la frontière de la Finlande, Norvège, Suède et Russie.

Pour ce faire, elle a choisi de travailler en résidence avec Geir Tore Holm. Né en 1966 à Tromsø , mais d’origine samie, Geir Tore Holm est artiste, écrivain, commissaire d’exposition et responsable de projet pour l’Académie des Beaux- arts au Tromsø University College. Beaucoup de ses projets touchent à la question identitaire de la minorité Samie, mais pas seulement. Inquiet de la situation écologique alarmante dans l’Arctique et la mer de Barents, l’artiste dénonce l’exploitation abusive des ressources naturelles dans cette région en montrant les conséquences néfastes et les dégradations du niveau de vie de la population locale.

Par ailleurs, Helen Hirsch et  Geir Tore Holm sont invités à intervenir dans le cadre du Master 2 Professionnel Critique-Essais dirigé par l’UFR Arts de l’Université Marc Bloch à Strasbourg. Les étudiants suivront le montage de l’exposition et feront connaissance avec une culture peu connue et en péril.


Intervention auprès des étudiants du Master de Critique-Essais (Strasbourg)

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Helen Hirsch, critique d’art et Corine Pencenat, responsable du Master

Dans le cadre de la résidence préparatoire au projet « Triste Arctique », Helen Hirsch et Geir Tore Holm ont rencontré à plusieurs reprises les étudiants du Master 2 Professionnel Critique-Essais de l’Université Marc Bloch (Strasbourg).

Lors de la première rencontre à l’Université Marc Bloch, les étudiants ont pris connaissance grâce à Helen Hirsch et Geir Tore Holm du projet « Un critique, Un artiste, Une œuvre ». La discussion s’est poursuivie à l’espace apollonia où  l’artiste a présenté plus précisément son travail et la critique a fait part aux étudiants de son positionnement face à la création contemporaine en général.

Suite à ces échanges, les étudiants ont accepté d’écrire chacun un texte critique sur l’exposition. Ils seront publiés dans le catalogue.

Ci-dessous, le texte de Julie Portier. Un avant-goût des appréciations critiques des étudiants…

« Qui de nous deux guide l’autre ? »

« Après consultation des deux  partis, l’artiste d’un côté et la critique de l’autre, notre « verdict » sur cette « Artventure » pourrait s’énoncer en faisant coulisser les termes de l’intitulé : « un artiste, une œuvre, un critique », « un critique, un artiste, une œuvre » …
Cette expérimentation orchestrée par apollonia pourrait révéler la complexité d’une relation au centre de l’exercice critique auquel nous nous destinons. En aparté, Helen Hirsch nous conte ce qui sonne bien comme une « aventure », où l’on s’avance dans l’inconnu, où l’on  prend des risques : au départ, elle ne connaît pas le travail de l’artiste, pour ce projet d’exposition, elle ne peut s’accrocher qu’à une hypothèse, le pressentiment d’une piste bibliographique (Claude Lévi-Strauss). Alors s’engage une valse à trois temps avec l’artiste, où tour à tour, chacun tente de recouvrer le rôle du meneur. La critique impose une direction théorique à l’artiste qui se l’approprie et disparaît sans laisser de nouvelles. La critique doit désormais lui faire confiance. Il réapparaît avec l’œuvre qui est exposée. Découvrant ici le fruit de leur travail, Helen Hirsch s’empare de l’œuvre pour la soumettre à sa critique.
La création et la critique sont, dans le contexte actuel de l’art, deux activités solidaires: l’une est la condition de l’autre et inversement. Comme le sous-entend le titre du projet initié par apollonia, dans un jeu de complicité et de dualité, il semble que l’artiste et le critique soient bien dans la même équipe. »

Julie Portier
étudiante en Master 2 Professionnel Critique-Essais à l’Université Marc Bloch, Strasbourg


EXPOSITION: TRISTE ARCTIQUE

« Dans son travail in situ,Triste Arctique, l’artiste norvégien d’origine saami, Geir Tore Holm (né 1966 à Tromsö) juxtapose des objets simples pour tisser un panorama suggestif et recréer l’atmosphère d’une région peu connue, mais souvent idéalisée – la région arctique du Nord de la Norvège, au bord de la Mer de Barents, peuplée par la minorité saami.

À l’aide d’installations – vidéo-sculptures et photographies – Holm nous invite à un voyage philosophique et intime. Les formes se présentent à l’état brut, mais le geste de l’artiste les rend poétiques.

À mesure que le visiteur s’engage dans l’exposition, il expérimente l’œuvre : les relations images/objets/textes constituent un univers complexe reflétant la fébrilité ambiante d’une région emprise de tristesse dissimulée. L’artiste souligne également les changements environnementaux, le décalage entre la tradition et la modernité, la dualité entre le « local » et le « global » ».

Helen Hirsch

« L’installation vidéo « Solstice Juin 2007 », pièce maîtresse de l’exposition, montre le soleil de minuit au solstice d’été (le 21 juin). En face de l’une des villes du grand nord norvégien, Hammerfes, se trouve l’île Melkøya. Cette dernière se dessine dans la lumière, tout en accueillant la construction d’une usine d’exploitation de gaz naturel de la mer de Barents.

Je tiens à remercier sincèrement mes guides locaux Arnold Johansen and Jarl Hellesvik pour le bateau, et le cameraman Bård Grape. « 

Geir Tore Holm


PUBLICATION

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