Vers le Réel

Résidence / interventions pédagogiques / publication / exposition

25 février – 11 avril 2008

espace apollonia, Strasbourg

Dans le cadre de la série : Un critique, un artiste, une oeuvre

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Critique d’art : Alina Serban

Artiste : Ciprian Muresan

Partenaires


En octobre 2007, apollonia a mis en place le premier projet de la série « Un critique, un artiste, une oeuvre ». À cette occasion, Geir Tore Holm, artiste norvégien, accompagné par la critique d’art, Helen Hirsch, a présenté l’exposition « Triste Arctique » qui portait sur les questions sociales, environnementales et identitaires des Saamis, peuple dont l’artiste est lui-même originaire.

Pour le deuxième volet de cette série, nous avons invité une critique roumaine, Alina Serban, que nous avons rencontré cet été à Bucarest lors d’une mission de prospection. Alina Serban (née en 1978) est actuellement impliquée dans la plate-forme indépendante pour la recherche et la production visuelle et théorique, Centre for Visual Introspection à Bucarest dont elle est co-fondatrice. Elle collabore régulièrement à des projets éditoriaux locaux et internationaux ; depuis 2002, elle est rédactrice de la revue Arhitext à Bucarest. Elle a récemment été commissaire des expositions « Points de Vue », Institut Culturel Roumain, Paris ; « Indirect Speech », Kunsthalle Fridericianum, Kassel ; « Minimal Diversions », Galerie Vector, Iasi.

Alina Serban a répondu à notre appel à proposition en invitant l’artiste Ciprian Muresan (né en 1977), résidant à Cluj. Ce dernier est connu pour ses participations à des projets internationaux. Il est co-éditeur du magazine Version, crée et dirigé par des artistes, et depuis 2005, il est éditeur du magazine roumain IDEA art+society. Ciprian Muresan a montré ses œuvres l’année dernière à la Biennale de Prague, à la première Biennale d’Athènes et a présenté des expositions personnelles dans les galeries Kontainer à Los Angeles et Raster à Varsovie. En juin 2008, il participera au Statements section d’Art 39 Basel 2008.

Cette rencontre entre la critique d’art et l’artiste a généré l’exposition « Vers le Réel », basée sur les relations ambivalentes, voire même parfois contradictoires, entre la manière dont on envisage les représentations de l’Histoire et la manière dont on configure la réalité présente. Le titre, « Vers le Réel », évoque à lui tout seul les thèmes principaux abordés par l’exposition : comment traduire les processus symboliques ou idéologiques de l’Histoire en vue de proposer des réponses alternatives aux réalités sociales d’aujourd’hui ? Quel rôle les représentations du passé jouent-t-elles dans l’organisation de nos vies ?

« Vers le Réel » réunit principalement des vidéos et des séries de dessins qui se présentent comme une installation cohérente. Les œuvres de Ciprian Muresan se définissent par une investigation des références historiques, sociales et culturelles (littéraires, artistiques) qu’il réutilise, recontextualise en vue de mettre en évidence la complexité de ce qui est appelé Réalité et/ou Histoire. L’une de ces œuvres intitulée Communism never happened (Le Communisme n’a jamais eu lieu, 2006) pose la question des conséquences engendrées par le processus d’évaluation du Communisme et le problème de la réécriture de l’Histoire. Ou bien encore, la série 1983 (2007) met en parallèle des dessins de cadavres et des textes tirés d’un abécédaire scolaire du temps du communisme en Roumanie pour souligner les relations sous-jacentes entre la pédagogie et l’idéologie. Grâce à des combinaisons texte-image, l’artiste juxtapose des références collectives et des commentaires personnels. Ainsi, le travail de Muresan sert à développer une stratégie artistique qui est de défier les ambiguïtés portées par la mémoire collective.