Débat, projection et visite guidée
Dans le cadre de l’exposition À un cheveux près, Babak KAZEMI – Maryam FIRUZI, présentée jusqu’au 16 avril, et à l’occasion de la journée internationale des femmes, Apollonia vous invite à découvrir deux œuvres vidéos d’artistes iraniennes. Le mercredi 8 mars à 15h, ces deux vidéos seront exposées pour la première fois et ce visionnage sera suivi d’une visite guidée de l’exposition.
Saba NIKNAM, Jina
Jina signifie « vie » en langue kurde. La vidéo montre une main en train de calligraphier les noms de personnes qui ont donné leur vie pour la liberté, pour la révolution iranienne en 2022.
« Il y a une sorte de thème de la calligraphie persane appelé Siah Mashque qui signifie les « devoirs noirs ». Ils font cette calligraphie qui est répétitive et noircissent toutes les pages afin d’échauffer leur main pour la pièce finale, mais en même temps il y a des croyances spirituelles qui disent que l’écriture des mots active leur signification et les rend vivants. C’est ce que j’ai essayé de faire pour ne pas oublier ces noms et les rendre vivants même s’ils sont partis. La musique est une berceuse kurde, que les Kurdes chantent sur la tombe de leurs proches. »
– Saba NIKNAM


Maryam FIRUZI, Mehdi JAVAHERIAN, frequent violence is gradually forgotten
« Cette vidéo traite de la violence continue qui est déclarée quotidiennement dans notre société contre les femmes. Ce cycle de la violence a été tellement effacé dans différentes couches de nos vies que nous ne sommes plus capables de la voir. J’ai ralenti une métaphore de cette violence pour la rendre visible et attirer l’attention sur elle. En 2014, une grande tragédie de jets d’acide sur le visage de filles s’est produite à Ispahan, de sorte qu’il y a eu plusieurs cas de jets d’acide sur le visage de filles portant leur hijab « trop bas » dans la rue. À cette époque, j’étais encore étudiante et je me souviens qu’il y avait tellement de peur parmi nous, les femmes de Téhéran, que certaines de mes camarades de classe n’osaient pas sortir de chez elles. La société avait remarqué notre peur, et dans le nord de Téhéran, des garçons nous aspergeaient d’eau et riaient de notre réaction. »
– Maryam FIRUZI