Lettonie. Réalité variable et invariable. Photographies d’Andrejs Grants.

Exposition

Dans le cadre de : Rencontrer l’Europe – Lettonie

Andrejs GRANTS Koknese, 2004

Artiste : Andrejs Grants

Commissaire : Inese Baranovska


L’entrée d’Andrejs Grants dans le monde de la photographie lettone, au début des années 80, marqua l’ouverture d’une nouvelle ère, remplie d’espoirs. L’époque d’une génération rebelle, constituée de jeunes architectes, artistes, écrivains, musiciens en quête d’idées nouvelles. Ces jeunes voulaient étendre leur connaissance au-delà de ce que proposait le pouvoir officiel soviétique. Le club de photographie d’Ogre, dirigé par le designer et photographe Egons Spuris, fut l’une de ces plateformes d’intellectuels. Ils ont été nombreux à faire le chemin d’une demi-heure de Riga à Ogre, petite ville de province, pour découvrir les secrets de la photographie et se retrouver dans l’ambiance créative qui régnait dans ce club. Des personnalités aujourd’hui célèbres, comme Inta Ruka, Mara Brasmane, Andrejs Grants, Gvido Kajons, Martins Zelmenis, grâce à « l’œil » et l’ouverture d’esprit  d’Egons Spuris, ont pu trouver leur voie. Pour Andrejs Grants, Egons Spuris a été non seulement un professeur mais aussi un ami qui l’a aidé à s’engager sur la voie de la photographie, se consacrant uniquement à la création malgré sa formation de juriste.

En entrant dans le monde de l’art letton, où la photographie était plutôt orientée vers la photo de salon, Andrejs Grants a non seulement proposé sa propre vision mais aussi ses propres personnages, représentant des couches bien précises de la société. Il s’agissait d’un milieu alternatif où évoluaient des représentants de la bohême intellectuelle. Le photographe fixait des moments de réalité : des visages, des dos, des silhouettes en mouvement ou fixes, le coin d’une cour ou d’un jardin, une chambre prise au hasard. Rien n’était exagéré, ni mis en scène. Cependant nous sommes toujours surpris par cette vision particulière, la composition et le jeu des lumières. Ces moments de la vie quotidienne, simple et modeste, créent une atmosphère émouvante. Les photographies d’Andrejs Grants constituent sans doute la documentation la plus expressive de cette génération rebelle des années 80.