Regards projetés – Arménie

expositions / projections / rencontres

13 mars – 20 mai 2007

Strasbourg / Toulouse / Paris / Saint-Etienne

Tigran KHACHATRYAN, « Stalker », 2004

Présenté en France de mars à mai 2007, dans le cadre de « Arménie, mon amie » de CULTURESFRANCE, le projet « Regards Projetés – Arménie » propose trois volets autour de l’image animée :
– « Glorieuses futilités », une sélection d’œuvres vidéos
Sergueï Paradjanov, projection de ses œuvres
Gareguine Zakoyan, rencontre avec le cinéaste,projection de ses films

Ce projet est montré à l’espace apollonia et au Musée d’Art Moderne et Contemporain à Strasbourg, à l’Espace Croix-Baragnon à Toulouse, à l’École nationale supérieure des beaux arts à Paris, au Musée d’Art Moderne à Saint-Étienne.
Cette manifestation européenne exceptionnelle continue sa route au-delà des frontières françaises et a été notamment diffusée à Chypre, en Grèce, en Belgique et en Pologne.


Artistes : Sona Abgaryan / Vahram Aghasyan / Azat / Arman Grigoryan / Diana Hakobyan / Hamlet Hovsepyan / David Kareyan / Grigor Khachatryan / Tigran Khachatryan / Hovhannes Margaryan / Karine Matsakyan / Astghik Melkonyan / Sergueï Paradjanov / Haroutyun Simonyan / Tina Bastajian / Gareguine Zakoyan

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Trois générations – entre continuité et rupture

L’image animée tient une place importante en Arménie. Dès 1909, le premier cinéma y est ouvert. Une véritable tradition cinématographique se met en place jusqu’aux années 30 – période où le réalisme socialiste commence à imposer ses lois idéologiques et esthétiques. Après la seconde guerre mondiale et notamment dans les années 60 – début du « dégel » – apparaît une nouvelle génération de cinéastes parmi lesquels Sergueï Paradjanov. Ce maître a marqué substantiellement la création artistique de son temps et demeure encore aujourd’hui une source d’inspiration pour de nombreux réalisateurs.

Après l’indépendance du pays en 1992, l’Arménie a connu la guerre, un blocus économique, de gros problèmes d’approvisionnement énergétique, les conséquences des changements politiques et l’établissement de l’économie de marché. De ce fait, la création cinématographique traverse une période de désorganisation profonde. Toutefois, les cinéastes locaux se battent pour la survie de leur art. La diaspora s’est également beaucoup investie.

Parallèlement au cinéma, l’art vidéo voit le jour en Arménie dans les années 60-70. Certains artistes de l’époque (et même encore aujourd’hui) vont à l’encontre des tendances esthétiques prédominantes et parfois marquent une véritable rupture par rapport aux conceptions cinématographiques de leur pays. Les œuvres vidéos actuelles ont gardé cet aspect critique. La grande majorité des artistes s’interroge sur leur condition, le rôle attribué à la création artistique dans ce contexte post-soviétique qui est à l’origine de tant de problèmes sociaux en Arménie.

Cependant, un point commun peut rallier les cinéastes et les vidéastes arméniens : leur position fermement contestataire face à des systèmes sociaux, politiques et économiques qui leur semblent, pour une raison ou pour une autre, néfastes. Il est évident que des figures emblématiques, comme Paradjanov, symbolisent le combat pour la liberté de création ; la génération de cinéastes qui suit, comme Gareguine Zakoyan, illustre la persévérance et l’engagement artistique. Enfin, les vidéastes arméniens se placent comme des éléments perturbateurs mais desservent des causes justes, voire même vitales.