Stéphane Spach

Zoologie n°145, 2019

Zoologie n°145, 2019

Stéphane Spach glane et collecte. Il soustrait le décor, fixe, et répète. Si la répétition fait voir la nécessité de la soustraction, elle a cependant pour autre vocation de ne pas confondre la singularité de l’objet avec l’idéalité de sa forme. Ces gestes relèvent d’une poétique du taxon. Paradoxalement, ce n’est jamais le même qui se répète. Plutôt, l’insistance de la variation.

Stéphane Spach soustrait le décor ou alors n’en plante un que pour mieux révéler les contours et la matérialité nue de l’objet. Il s’agit presque toujours de délier l’objet, de le dégager de ses liens, afin de (le) faire voir autrement (de faire sentir, toucher autrement, car ces objets ainsi saisis sont pleins d’entailles, de plis et d’éraflures). Alors, la familiarité – ou l’absence – des relations qu’avec lui nous entretenions se met subrepticement à vaciller. Unheimlichkeit : le familier inquiète, et c’est par là qu’il suscite, qu’il oblige presque, l’attention.

L’attention particulière qu’il déploie lorsqu’il saisit (capture) des paysages n’est qu’un autre versant de ce travail qui s’attache à produire le cadre d’une célébration de l’ordinaire. Une banalité – des lieux, des éléments qui les composent-, qui se situe au seuil de nos regards familiers, de leur absence ou de leur effacement.

Extrait du site spach-fine-art.com, biographie rédigée par Alexis Zimmer.