Compte-rendu réunion : le jardin d’Apollonia

Suite à la réunion organisée par l’ADIR à l’Escale mardi 30 avril, le compte-rendu est disponible ci-dessous.

AVENIR DE L’ENTRÉE SUD DE LA ROBERTSAU :
LE JARDIN D’APOLLONIA

Réunion publique du 30 avril 2019 au CSC L’Escale, Robertsau

Mardi 30 avril dernier, l’Association de Défense des Intérêts de la Robertsau a organisé à l’Escale une réunion publique autour du projet « Le Jardin d’Apollonia ». Cette réunion avait pour but de présenter ce projet aux Robertsauviens, afin qu’ils puissent mieux le comprendre et donner leur avis que le futur de l’entrée Sud de leur quartier. C’est donc face à une centaine de concitoyens, que se sont exprimés successivement : Jacques Gratecos, président de l’ADIR, Dimitri Konstantinidis, directeur d’Apollonia et Georges Heintz, architecte du projet.


M. Gratecos, Introduction

  • Explication des raison de cette réunion : l’ADIR soutient Apollonia dans son projet qui propose enfin de l’innovation et un programme cohérent pour la Robertsau
  • Evocation des risques de sur-bétonisation et de manque de cohérence architecturale dans le cas où ce projet est refusé
  • Etat des lieux de la Robertsau aujourd’hui vu par l’ADIR et entrevue d’une future “douce harmonie”

M. Konstantinidis, explication du projet « Le Jardin de Apollonia »

Après avoir récapitulé les diverses actions urbaines d’Apollonia, de Artecitya à Vivacité, Dimitri Konstantinidis met en évidence l’importance de l’avis du citoyen et de l’artiste en plus de celui du politique dans l’élaboration de la cité. Les personnes présentes dans la salle confirment  les souhaits des Robertsauviens, exprimés par mails ou suite aux dernières réunions publiques : nature, culture et loisirs. C’est aussi le souhait de l’Association puisque, comme le précise bien son directeur, Apollonia est aujourd’hui ancrée dans le quartier et aimerait s’investir pour ses habitants, éviter une sur-bétonisation, tout en continuant son activité principale de promotion de la culture contemporaine…

Le projet « Jardin d’Apollonia » se base sur ces trois pôles : nature, culture, loisirs.

Où se situerait-il ? Sur les trois terrains à l’entrée sud de la Robertsau (terrain privé au 23 rue Boecklin, parcelle municipale actuellement occupée par le jardin artistique et participatif et le terrain municipal « 106 », actuellement terrain vague entre le jardin participatif et l’Ecole Européenne de Strasbourg).

En quoi consiste-t-il ? Un nouvel espace de vie composé de restaurant, bar, hôtel et terrasses,  co-working et autres lieux de rencontre… Mais aussi un espace d’expositions artistes européens, espace d’échanges culturels et lieu de culture contemporaine. Et enfin, point culminant du projet : un jardin ouvert à tous – jardin artistique et potager participatif, espace vert qui enveloppe le bâtiment tout en courbes. Afin de se défendre immédiatement d’un argument de cloisonnement et de non-cohérence avec le quartier, M. Konstantinidis induit la notion de projet global. Le Jardin d’Apollonia serait donc un projet en relation avec le reste du quartier et même de la ville, travaillant en étroite collaboration avec ses voisins et habitants. Pourtant, note-t-il en fin de discours, le projet est aujourd’hui figé : plus aucun avancement n’est possible suite au refus de la part de la ville de vendre le terrain 106, réservé pour une eventuelle extension de l’Ecole Européenne de Strasbourg. Impossible pour l’équipe du projet de le maintenir sur uniquement deux terrains – sa viabilité économique nécessiterait la suppression du jardin, ce qui est inenvisageable pour Apollonia.

M. Heintz, architecte du projet

Et concrètement, comment se présente ce projet? C’est M. Heintz qui présente les esquisses architecturales de son projet : un grand bâtiment tout en courbes, sinuant entre les espaces verts du jardin. Sur plusieurs étages mais n’excedant pas R+4 sur la rue Boecklin, contenant des logements et ateliers sociaux d’artistes, une partie de chambre d’hôtels, un grand espace de vie avec espace d’expositions, restaurant bar et coworking. Des grandes baies vitrés  qui permettent toujours cette fluidité de passage au jardin. Une présentation complète du bâtiment et de ses fonctions.

Question et réponses des Robertsauviens: 

  • « Pourquoi s’opposer à un tel projet ? »  A priori la ville semblait enthousiaste mais depuis peu a annoncé que le terrain 106 était réservé pour une possible extension de l’Ecole Européenne de Strasbourg, bien que de nombreux terrains soient disponibles autour. Peut être à cause l’aspect atypique du projet qui peut impressionner par son originalité et aspect innovant.
  • Emission de craintes vis à vis des logements sociaux.  Apollonia souhaite prioriser l’accès à ces logements sociaux à des artistes, toutefois ce n’est qu’un souhait. De plus, l’intégration des logements sociaux était une demande précise de la ville.
  • Quand au décès de l’ancienne propriétaire du terrain sur lequel est aujourd’hui implanté l’espace Apollonia? Cela ne risque-t-il pas de perturber le projet?  M. Konstantinidis répond que ce projet était un rêve pour la défunte qui était en total accord avec l’initiative, et qu’il en va de même pour sa famille, ses héritiers.
  • Remarque sur la pertinence absolue d’un espace culturel dans une ville comme Strasbourg où sont implantées des écoles d’art, de design et d’architecture.
  • « Qu’en est-il de l’hôtel prévu dans le projet? N’est-ce pas irréaliste pour une association culturelle de gérer un hôtel ? »  Explications vis à vis de la pertinence de l’hôtel : ce dernier fait parti de l’économie circulaire imaginée pour que le projet puisse s’autofinancer. L’hôtel et le restaurant permettent le financement de l’espace culturel et du jardin (libres d’acces et gratuits), qui, à leur tour, de par leur attractivité permettent le succès des équipement commerciaux. D’autre part, l’hôtel ne sera pas géré par Apollonia mais par un exploitant spécialisé, plusieurs exploitants sérieux ayant déjà étés envisagés et seraient intéressés .
  • Proposition de la création d’un comité de soutien au projet réunissant les habitants du quartier, mais aussi les étudiants, les associations, et autres personnes intéressées… soutenue par l’assemblée.
  • Questionnements sur les normes écologiques du bâtiment.  L’architecte explique que l’ensemble des matériaux du bâtiment sont importés en circuits courts, et sont des matériaux locaux ce qui permet une économie d’énergie considérable. De plus, l’ensemble de la consommation d’énergie du bâtiment à été conçue pour répondre aux enjeux de demain grâce, par exemple, aux casquettes à chaque étages qui canalisent le soleil et la chaleur en été et, au contraire, conservent la chaleur en hiver.
  • Remarque sur le manque de communication autour du projet : les habitants de la Robertsau mais aussi des autres quartiers de Strasbourg veulent en savoir plus! Besoin d’une émulation afin de convaincre la ville de lancer le projet à laquelle les Robertsauviens sont prêt à se prêter !

La réunion se conclut sur les propositions d’initiatives des habitants, résolus à soutenir le projet du Jardin de Apollonia (comités de soutiens et communication plus large sont des pistes ayant été évoquées et qui devront certainement êtres approfondies dans les jours à venir), tandis que Apollonia recueille déjà les signatures de soutien en tant que première action concrète de défense du projet !