Club de la presse le 16 mai 2019
La conférence de presse sur le projet “Le Jardin d’Apollonia” a été organisée par l’association Apollonia au club de la Presse (place Kleber) à Strasbourg le jeudi 16 mai 2019 à 12h.
Intervenants : Jean-Yves Bainier, président d’Apollonia, Dimitri Konstantinidis, directeur, ainsi que l’architecte du projet Georges Heintz. Le premier adjoint et adjoint à la culture de l’Eurométropole de Strasbourg, Alain Fontanel, nous a fait l’honneur de sa participation à la dernière minute.
Présentation du projet
Par Jean-Yves Bainier, président d’Apollonia et Dimitri Konstantinidis, directeur d’Apollonia
La genèse du « Le Jardin d’Apollonia »
Ancré dans une dimension européenne chère à l’association, le projet « Le Jardin d’Apollonia » est le résultat de la coopération entre Apollonia, KS Groupe et le cabinet d’architecture de Georges Heintz. Inscrit dans un réseau et un programme européen, le projet, mené en continuité avec le projet Artecitya et le jardin artistique et participatif déjà en place. Pendant 4 ans, Artecitya, co-financé par la Commission européenne, a permis de réfléchir à comment ré-enchanter la cité par l’implication des artistes et des habitants dans des projets de transformation urbaine permettant la mise en oeuvre d’un dialogue citoyen dans la définition des espaces publics.
« Le Jardin d’Apollonia » au cœur de la Robertsau
Le projet prend place à l’entrée sud de la Robertsau. L’association, appréciée par la population, entretient des liens forts avec ce quartier qui fréquente assidûment l’espace d’exposition et le jardin participatif. Celui-ci a été envisagé en référence à la tradition maraîchère historique du quartier de la Robertsau et prend place sur un ancien boulodrome de 1700m2, appartenant à la Ville et loué par l’association. Avec la proximité des institutions européennes et du Lieu d’Europe, le projet se construit en partenariat avec les acteurs du quartier.
Avec l’ensemble bâti et le jardin participatif, « Le Jardin d’Apollonia » a pour ambition de se déployer sur trois terrains :
- Le terrain municipal abritant le jardin qui sera maintenu et développé
- Le terrain privé sur lequel se trouve l’espace d’expositions actuel ; – Le terrain n°3 (N°106 du cadastre).
Les concepts clés
« Le Jardin d’Apollonia » est conçu comme un seul et unique projet cohérent.
Il s’agit d’un bâtiment érigé autour du jardin existant, comprenant un hôtel, un restaurant, un espace de co-working et un espace d’exposition de 770 m². Ainsi que des logements ateliers sociaux d’artistes.
Le centre d’art continuerait sa mission de promotion des artistes européens mais répondrait aussi au manque de lieux d’expositions pour les artistes plasticiens à Strasbourg. Le jardin abritera de nouvelles créations artistiques, afin de sortir de la conception traditionnelle d’un espace d’exposition.
Le programme de cette construction se résume en trois concepts clés :
- culture
- loisir
- nature
Le projet souhaite impliquer l’artiste dans l’espace public pour ouvrir le lieu aux citoyens de tous profils. L’espace de loisir est constitué d’un hôtel avec des chambres de 12 à 14m², un restaurant de 300 m² et un espace multifonctionnel – coworking, espace danse (clin d’œil à l’histoire du quartier et sa guinguette qui se trouvait sur les lieux quelques décennies auparavant).
Cet espace est conçu comme un lieu de vie pour le quartier et ses habitants
Nous avons à cœur de faire revivre ce lieu de vie et de l’ouvrir à tous
Une autre partie de ce complexe hybride intègre des logements sociaux, souhaités par la municipalité au démarrage du projet. La mixité et l’inclusion sociale font partie intégrante du projet et Apollonia souhaite inaugurer un nouveau type de logement social : le logement atelier social pour les artistes.
Véritable lieu de rencontre, le jardin est aussi un point de départ pour les promenades actives et créatives, initiées par le réseau Artecitya depuis 2017. C’est un espace d’ouverture et de mise en relation avec les différentes parties du bâtiment et du quartier. Les habitants prennent alors l’opportunité de sillonner la Robertsau mais aussi Strasbourg au départ du « Jardin d’Apollonia ». Cette synergie sera entretenue entre la ville et le lieu innovant.
Financement du projet
L’investissement nécessaire, plus de 21 millions d’euros, est entièrement garanti par KS Groupe. Également, des négociations avec l’investisseur ont permis l’ouverture du capital ? hauteur de 10% pour tous les citoyens, ce qui rend le projet accessible à chacun et garantit une réelle participation citoyenne.
L’exploitation de la partie « loisirs » (hôtel, restaurant, espace de coworking) ne sera accordée qu’? un exploitant unique. A l’heure actuelle Apollonia n’exclut aucune possibilité et trois partenaires potentiels ressortent des discussions en cours, y compris le groupement des commerçants de la Robertsau.
Le nouveau modèle économique prévoit que la partie commerciale contribuera au financement de la partie culturelle. A leur tour, le jardin et le centre d’art dynamiseront les activités économiques. Nous désirons mettre en place un programme artistique de très grande qualité et l’assumer financièrement de manière autonome et indépendante.
Intervention d’Alain Fontanel:
Premier adjoint et adjoint à la culture de l’Eurométropole de Strasbourg
Au début de son intervention, Alain Fontanel a résumé la situation actuelle de la Robertsau qui est un quartier en développement. Dans ce cadre, le projet d’Apollonia qui mêle une dimension économique avec une finalité culturelle, apparaît totalement cohérent pour la municipalité : « C’est avant tout un projet culturel, mais c’est également un projet sur la conception de la ville et sur le développement urbain ». Le premier adjoint est venu préciser également la situation du projet d’extension de l’École Européenne. Les bâtiments d’une École Européenne doivent être construits au sein d’un même campus, il serait juridiquement impossible de séparer l’extension éventuelle de l’EES des autres bâtiments existants. Pour défendre le maintien des institutions européennes à Strasbourg, la volonté de la mairie est clairement « d’accueillir dans de bonnes conditions les fonctionnaires européens ». Mais le point principal de l’intervention d’Alain Fontanel a été d’annoncer la décision du maire quant à la suite du projet de l’association. Il a été décidé d’engager la procédure d’achat du terrain « numéro quatre » situé exactement en face de l’EES. La prochaine étape consiste ? effectuer, par les Domaines, l’évaluation du prix du terrain et faire une offre à son propriétaire début juin. L’adjoint au maire a justifié la décision de la mairie par l’enjeu et le calendrier restreint du projet porté par Apollonia.
Bonne nouvelle pour l’association, car cette annonce signifie que la Mairie est officiellement d’accord pour que « Le Jardin d’Apollonia » voit le jour en vendant le terrain « numéro trois », c’est-à -dire le terrain N°106 au cadastre municipal, comme cela était demandé par Apollonia. Le terrain « numéro quatre » sera réservé à une éventuelle extension de l’école européenne, ce qui apparaît beaucoup plus cohérent dans le cadre du projet.
Autre bonne nouvelle pour l’association, l’adjoint au maire a annoncé que la mairie maintiendra sa participation financière aux projets de l’association.
Enfin, Alain Fontanel a souligné deux points principaux à retenir du projet :
– l’émergence d’un nouveau modèle économique de financement de la culture, plus pérenne et durable, qui viendrait compléter les financements publics,
– l’association entre la culture et l’histoire du quartier à travers la nature par le jardin participatif.
Georges Heintz
Architecte du projet “Le Jardin d’Apollonia”
Le projet a la volonté de préserver une entrée en douceur de la Robertsau, l’espace jardin s’alliant à une architecture hétérogène, l’architecte a fait le choix d’un bâti très simple et d’une architecture bienveillante. Un édifice de quatre étages à l’entrée du terrain, côté rue Boecklin, sera prolongé de façon étagée et progressive par une construction de six étages à l’arrière, pour les logements. Dans le respect de l’implantation naturelle du site, le bâti propose un fonctionnement cohérent interne, avec le jardin, le quartier et la ville pour créer une synergie unique et fructueuse.
Questions et échanges avec le public
● Le terrain n°41 fait partie d’une zone UF réservée aux institutions européennes ou école européenne et ne peut donc pas accueillir un projet immobilier privé. Cette parcelle a une superficie totale de 6400m², elle se trouve juste en face de l’actuelle École Européenne et représente un site idéal pour l’extension de celle-ci. L’étude de cette extension est prévue pour octobre 2019.
● Le rôle de la presse a été souligné, notamment des DNA et du Blog de la Robertsau, pour la visibilité du projet et la prise de position de la municipalité.
● Nous pouvons également citer la mobilisation active des citoyens et des associations du quartier de la Robertsau qui fût déterminante.
● Le milieu artistique et culturel a contribué à défendre le projet, notamment ? travers le mouvement Art Cité Action. L’idée des ateliers logements sociaux d’artistes créerait un nouveau modèle qui pourrait être repris ailleurs.
● Le chantier démarrera après l’acquisition des terrains puis du permis de construire (8 mois pour l’obtenir). La construction est estimée à 18-24 mois environ.
● Le dossier du « Jardin d’Apollonia » a déjà été analysé par les services compétents de la municipalité qui n’ont pas détecté à ce jour d’obstacles techniques à sa faisabilité.
Pour la suite du projet, l’association Apollonia attend désormais l’achat effectif du terrain « 106 ».