Des bienfaits de l’émigration

Exposition de photographies hongroises du musée Nicéphore Niépce

Dans le cadre de Rencontrer l’Europe – Hongrie

Peter KORNISS Mariage, années 1970

Artistes : Paul Almasy, Brassaï, Nora Dumas, Imeric Feher, Lucien Hervé, André Kertesz, François Kollar, Peter Korniss, Ergy Landau, André Steiner, Etienne Sved


Sélection de François Cheval, Conservateur en chef du musée Nicéphore Niépce


« … Plus qu’une révolution formelle (la grammaire de la nouvelle vision), « l’école hongroise » est l’adaptation parfaite d’une forme à la commande. Le photomontage, la surimpression, la solarisation, le cadrage particulier n’étaient pas une marque de fabrique hongroise ; ces techniques appartenaient à l’ensemble de la modernité européenne qui s’était saisi avec enthousiasme de ce vocabulaire. La nouvelle organisation économique et technique invitait la  photographie et ses nouveaux développements ; la photographie appliquée, le livre et le magazine en particulier, qui autorisait tous les possibles de l’impression. Les frontières traditionnelles de la mode, du portrait, du nu, de la publicité s’effaçaient au profit de l’image imprimée : une parcelle de réalité jouant avec les mots, signe libre s’ébrouant sur le papier. L’utilisation du Rolleiflex ou du Leica libérait le geste au moment de la prise de vue, et dans les coulisses de l’imprimerie, la rotogravure émancipait l’image du plomb et de sa chape.

Pour tout cela la photographie hongroise s’est inscrite dans l’histoire des formes, comme une attitude, une position qui n’ignora pas les contraintes historiques et économiques mais qui en les dépassant définit une éthique de la profession de photographe. »

François Cheval