Rencontrer l’Europe – Hongrie

Novembre 2008

Parc des expositions du Wacken, Strasbourg

Dans le cadre de St-art’08, 13ème Foire européenne d’art contemporain

Peter KORNISS Sur la route, années 1970

Rencontrer l’Europe – Hongrie :

Fictions d’Identité. Exposition.
Regards Projetés – Hongrie. Art vidéo.
Des bienfaits de l’émigration. Exposition.
Communiqué de presse « Rencontrer l’Europe – Hongrie »


« Rencontrer l’Europe » signifie rencontrer ses peuples et ses cultures multiples et diverses qui s’enrichissent d’une pléthore d’expressions et de comportements artistiques.

À l’image de la mobilité permanente des personnes, des courants migratoires incessants qui dynamisent et fertilisent nos territoires, les idées et les démarches artistiques sont en mouvement perpétuel, traversent le temps et se définissent souvent par la force de leurs singularités et de leurs inévitables dialectiques en adéquation avec leurs contextes naturels.

L’identité de notre continent puise son énergie dans les nombreuses particularités culturelles qui la constituent, tout en se nourrissant des propositions environnantes soufflées par ses régions limitrophes ou des contrées plus lointaines encore.
Il arrive malheureusement qu’assoiffés de pouvoir, certains détournent cet enrichissement mutuel pour faire naître des conflits absurdes et destructeurs.

L’identité n’est ni unique, ni uniforme, ni globale, ni globalisante. C’est un leurre de croire qu’on pourra bâtir un système de gouvernance européenne en se basant sur une identité qui exclue des particularités minoritaires ou encore des majorités silencieuses. En effet, on ne cesse d’observer le développement de ces dernières, comme des actes à la fois d’existence et de résistance.

Il en est de même pour la création artistique actuellement.

L’exemple de la scène hongroise est tout à fait significatif de ce constat où le « global » et la pensée unique ne trouvent aucun écho auprès des  situations et des concepts revendiqués par les artistes. De nombreuses œuvres réunies dans le cadre de ces expositions reflètent bien le désir de mettre en avant  des univers individuels et des microcosmes personnels.

S’opposant à la tendance d’un art global ou à la globalisation artistique, les artistes présentés préfèrent narrer de petites histoires modestes, leurs récits intimes s’inscrivent dans un contexte singulier imprégné d’un environnement historique et social bien défini.

La question de l’autodéfinition est certainement le fil rouge de la grande majorité de ces œuvres, mais la problématique identitaire est loin d’être lisse. Au contraire, elle se pose à nous avec des nuances composites et plurielles que les artistes glissent subtilement dans leurs propos.

« Rencontrer l’Europe – Hongrie »  se focalise sur quelques aspects singuliers des expressions artistiques hongroises en vue de rendre compte de l’extraordinaire diversité et de l’étonnante force de proposition des artistes de ce pays.

Plus qu’une protestation contre la glorification de la création aseptisée, ce projet se veut ouvert afin d’accueillir pleinement les facettes souvent mal connues d’une culture complexe tissée à travers un processus historique et un contexte social parfois douloureux.
Grâce à ces artistes et ces photographes, grâce à cette réflexion sur la création contemporaine hongroise, la question de l’identité culturelle européenne reprend du sens et se pose définitivement comme un défi toujours renouvelé et que chacun se doit de relever.

Ce projet se constitue autour de trois expositions, « Fiction d’identité », « Regards Projetés – Hongrie », « Des bienfaits de l’émigration : photographies hongroises du musée Nicéphore Niépce », qui ont pu se concrétiser grâce à l’implication dynamique des artistes et de Lóránd Hegyi, Directeur du Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne, d’Eszter Lázár, commissaire d’expositions, et de François Cheval, Conservateur en chef du musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône.

Dimitri Konstantinidis