Lieux de fuite

Exposition

20 janvier – 21 février 2007

Espace apollonia

Andrej Pirrwitz, Red scarf, 2004

Artiste : Andrej Pirrwitz

Commissaire : Dimitri Konstantinidis


Pirrwitz expose ses œuvres depuis 2005 en France, en Allemagne, en Autriche, au Luxembourg et aux Etats-Unis. Les photographies présentées à l’espace apollonia montrent majoritairement des sites désaffectés habités par des silhouettes translucides.

Le décor est brisé, morcelé, décomposé, fissuré, démantelé, défiguré. Les débris de ce monde anciennement moderne et glorieux renaissent grâce à la lumière omniprésente s’infiltrant par les fenêtres et les fentes, se reflétant sur des éclats de verre et de miroir. Seaux, câbles, mousses, tuyaux, tables, chaises, frigos, habits, toilettes, tableaux électriques, escaliers, couloirs, halls, briques, pneus, murs de béton, tiges métalliques… se composent, s’organisent, se superposent, se dilatent sous les effets des faisceaux lumineux. Tous ces objets se placent dans une étonnante harmonie géométrique comme pour constituer un puzzle artistique. À cette organisation spatiale « physique » se mêlent les courbures de silhouettes parfois dénudées et l’errance d’âmes prostrées dans un recueillement énigmatique. Ces lieux fantomatiques invitent à regarder de l’autre côté du miroir, rappellent que certaines réalités ne sont pas (ou plus) palpables. Les clichés représentant les décharges publiques n’ont rien de simples « no man’s land ». Ces montagnes de barils, de carcasses métalliques et autres objets rouillés font écho à quelques souvenirs d’enfance où les endroits les plus atypiques pouvaient nous paraître comme les airs de jeu les plus extraordinaires, riches en cachettes et en trouvailles inspirant des aventures passionnantes.

Pour résumer, l’œuvre d’Andrej Pirrwitz est un « lieu de fuite » – parcouru par un souffle de luminosité délicate, sillonné par des esprits diaphanes et animé par la respiration silencieuse d’un monde imaginaire échappant à la corrosion du temps.


06-catalog

Andrej Pirrwitz a publié un catalogue « Andrej Pirrwitz »

Texte de Meike Behm, 60 pages, 2006

L’artiste le vend au tarif de 15 euros