WORKSHOP ENSAS & APOLLONIA

RÉPARER. Étude d’un cas concret de l’entrée sud de la Robertsau et du site d’Apollonia

Strasbourg, Espace Apollonia

Du 5 au 9 février 2024, les étudiants de l’ENSAS (École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg) ont investi l’espace Apollonia afin de s’interroger sur la thématique de la RÉPARATION, dans le cadre de leur semaine interdisciplinaire. 

Pour cette première édition, la réparation a été interprétée au sens large : réparer un objet, des outils, un bâtiment, mais aussi réparer pour faire durer, prendre soin d’un lieu, réparer les liens d’une société, en connexion avec les enjeux écologiques.

Le vendredi 9 février 2024, les élèves de master présentent le résultat de leur semaine intensive de réflexions au public invité sur le thème « RÉPARER. Étude d’un cas concret de l’entrée sur de la Robertsau et du site d’Apollonia. » à l’espace Apollonia, 16 heures. Un temps d’échange et de débat entre le public, les étudiants et l’équipe d’Apollonia a lieu.

Cette étude rentre dans la perspective du futur aménagement de ce territoire, de l’extension de l’École Européenne de Strasbourg ainsi que de la pérennisation d’Apollonia.

Nous remercions les Dernières Nouvelles d’Alsace qui ont couvert l’évènement :

RESTITUTION

L’ensemble des étudiants s’est divisé en plusieurs groupes, tous axés sur des méthodes d’analyse et de prospective différentes. Ces cinq approches uniques sont détaillées ci-dessous.

Promenadologie

À travers la méthode de la promenadologie, qui consiste à envisager la promenade comme une occasion de voir l’environnement au travers du prisme esthétique et sociologique, les étudiants se sont approprié l’entrée sud de la Robertsau. Cette méthode permet de générer de nouveaux rapports avec l’environnement urbain, qui sont ici traduits grâce à des extraits sonores et visuels. En divisant le territoire en quatre parties, les étudiants ont pu s’attarder sur la collecte de sons et d’images. L’objectif de cette démarche est de réparer les liens sociaux de ce territoire en proposant un bilan de son état actuel.

Étude des sols

Par la méthode de l’étude des sols, les étudiants ont pu produire une analyse de l’environnement de l’entrée sud de la Robertsau. Grâce au dessin, à la collecte, au travail d’analyse des plans, ils ont étudié la relation qui existe entre Apollonia, l’école Européenne, les bâtiments résidentiels et le parking, tous situés à proximité les uns des autres. Ils se sont attardés sur plusieurs thématiques. Le rayonnement d’Apollonia par le biais d’entretiens réalisés avec Dimitri Konstantinidis et plusieurs habitants et passants du quartier ; les limites du territoire, ses frontières et les séparations qui existent entre les différentes typologies de bâtiments ; l’étude de la végétation, par la collecte et les relevés des différentes espèces de végétaux ; la question des seuils, soit le passage d’une propriété privée à un lieu public, les changements de matériaux et les espaces de transition aux usages multiples ; les matériaux, ce qui compose l’environnement, notamment la question de la gestion de l’eau au niveau du sol. À la fin de ce travail de prospection, les étudiants ont identifié les éléments problématiques auxquels des solutions peuvent être appliquées. Ainsi, l’ouverture et la porosité du site, la revalorisation des espaces résiduels, l’accroissement de la visibilité d’Apollonia, la connexion et la cohérence des espaces verts entre eux et la grande qualité de la gestion de l’eau sont des enjeux sur lesquels ils se sont appuyés pour fournir des réponses qui s’ancrent dans un projet cohérent de restructuration du site. Ce projet met à jour la mixité interscalaire qui existe entre d’un côté, Apollonia et de l’autre, le quartier tout entier.

50 °C

50 degrés, c’est la température estimée de la Roberstau dans un futur pessimiste. Ce scénario établi par les étudiants est une conséquence des bouleversements climatiques qui sont en train de se produire. Par le biais d’une scénographie en deux temps, les étudiants visent à immerger le visiteur dans ce que seront les conditions de vie dans un futur proche. La première partie de la scénographie met en évidence les conséquences directes de la hausse des températures au sein d’un espace urbain tandis que la seconde partie, pensée au verso de la première, ambitionne de concevoir des solutions aux problèmes identifiés. Cette démarche prospective a été menée par plusieurs groupes, qui se sont attardés sur l’établissement du scénario, la communication avec les autres groupes, la cartographie sensible de l’environnement étudié, les questions de mobilité qui se poseront dans le futur et l’étude de l’histoire de l’architecture afin de trouver des cas similaires d’architecture sous fortes contraintes climatiques.

Frise

Les étudiants se sont attelés à la création d’une frise, qui explore une multitude de domaines, allant des sciences humaines et sociales aux sciences et techniques architecturales. Cette frise vise à mettre en relation ces domaines dans le cadre de deux scénarios possibles pour l’entrée sud de la Robertsau. D’une part une projection de surpopulation future, d’autre part, celle d’un dépeuplement de la zone. L’objectif est de comparer ces scénarios avec l’état actuel du quartier. Pour ce faire, les étudiants ont entrepris une analyse approfondie de différents aspects.

La matérialité pour l’écosystème, qui explore l’impact de l’aménagement urbain sur l’environnement naturel, en mettant l’accent sur la préservation de la végétation et des ressources naturelles.

La sensibilité des espaces, rapportée à l’identification des zones calmes et bruyantes du quartier, en tenant compte de la topographie et de l’usage des espaces urbains.

L’identification des espaces verts, qui met en lumière l’importance des espaces verts dans le quartier, tant en termes de préservation que d’accès pour les résidents.

Les pleins et vides, qui constituent la répartition des zones construites et non construites dans le quartier, en soulignant l’équilibre entre les différents types d’espaces.

Les pratiques et usages, qui représentent les activités quotidiennes des habitants, ainsi que l’utilisation des espaces publics et la mixité fonctionnelle du quartier.

Les types de transports, qui sont les modes de déplacement disponibles, leur accessibilité et leur impact sur l’environnement et la qualité de vie des résidents.

L’évolution du quartier depuis les années 1900, qui comprend les principaux événements historiques ayant façonné le quartier, ainsi que les changements démographiques, économiques et architecturaux au fil du temps.

Enfin, ils ont été encouragés à intégrer ces analyses dans une réflexion prospective sur l’avenir du quartier, en mettant en évidence ses atouts, ses défis et son potentiel de développement urbain.

Cartographie

Grâce à l’apprentissage du logiciel Qgis, un logiciel open source de traitement de données géospatiales, les étudiants ont eu pour objectif de mettre en évidence la topographie actuelle de la Robertsau. Ils ont édité plusieurs cartes de la zone, qui s’attardent sur des points précis comme la canalisation des cours d’eau, la mise en évidence d’anciens lits du Rhin ou la diversité de typologies de bâtiments présents sur le site. Ce travail de cartographie a révélé les tensions et problèmes topographiques qui existent au sein de cet environnement, notamment l’encaissement de la Robertsau qui rend possibles les problèmes d’inondation en cas de crue du Rhin. La cartographie permet une compréhension des enjeux liés à ce territoire, et met en exergue les différentes constatations faites par les étudiants.