Exposition monographique
Strasbourg 2016
Dans le cadre de : E.CITÉ – PRAGUE
Artistes :
MICHAEL BIELICKY / KAMILA B. RICHTER
A partir du 3 mars 2016 et jusqu’au 10 avril, Michael Bielicky et Kamila B Richter ont présenté à l’Espace Apollonia leur exposition Lost, l’association inédite de trois de leurs œuvres : Lost Object, une mise en espace d’un opéra futuriste, ainsi que Data Dybbuk et Why Don’t We, deux projections mises à jour en temps réel grâce aux flux d’actualités des réseaux sociaux. Le tout s’inscrit dans le cycle e-cité Prague, un projet transversal d’Apollonia qui met à l’honneur pour une saison des artistes Tchèques aux univers aussi fascinants que variés.
L’œuvre de Richter et Bielicky, enseignant émérite de l’école d’art supérieure de Karlsruhe, qui traite notamment de l’association des arts graphiques et des nouvelles technologies, est sans pareil. Elle interroge la perte de contrôle et d’identité de l’être humain, le positionnant comme victime de l’illusion de pouvoir que lui procurent les réseaux sociaux et les nouvelles technologies.
C’est donc autour de cette thématique que l’artiste a mis en place à l’Espace Apollonia la production graphique qui a habillé l’opéra Lost Objects, une pièce composée par les américains Michael Gordon (Love Bead, Van Gogh Video Opera), David Lang (Youth de Paolo Sorrentino) et Julia Wolfe (prix Pulitzer de Musique 2015 pour Anthracite Fields), jouée à Prague depuis décembre 2015. Cette composition traite de la perte sous toutes ses formes, qu’elle concerne les objets les plus banals ou les choses irremplaçables de l’esprit. Trouvant parfait écho dans l’œuvre de Bielicky et Richter, elle a été présentée pour la première fois hors du National Theatre de Prague. L’installation des artistes, constituée de pans entiers d’écrans intercalés sur lesquels furent projetés des visuels typiques de leur univers, synchronisée à un enregistrement de l’orchestre. La sensation de profondeur créée par ce dispositif inédit promet un voyage contemplatif et hors du temps lors duquel l’immersion est totale. C’est ainsi à un spectacle de plus d’une heure, nouveau et saisissant, que pourront assister les strasbourgeois.
En parallèle de cette installation majeure ont également été projetées Why Don’t We et Data Dybbuk. La première est une fresque composée de pictogrammes qui se veut représentative des préoccupations contemporaines. Celle-ci est mise à jour en temps réel grâce à un programme traduisant en images des posts importés des réseaux sociaux. La seconde évoque le Dybbuk, un esprit malin de la mythologie juive qui prend possession des humains. Le Data Dybbuk de Bielicky et Richter consiste en une projection de lettres perpétuellement mise à jour par la myriade de tweets postés par les utilisateurs de twitter sur les thèmes de la surveillance et de la censure.